Réunions

Réunions, siège : «Hotel Restaurant le Forum» 50 route de Bischwiller 67300 Schiltigheim.
1er jeudi du mois : diner à 19h45.
2ème jeudi et 4ème jeudi du moi : déjeuner à 12h15.
3ème jeudi du mois : petit déjeuner à partir de 07h45.

5 ème Jeudi : soirée découverte libre.

Comité

Comité du Rotary Club de Schiltigheim

Président : Samuel Camisan

Secrétaire: Estelle Gerner
Trésorier : Philippe Kanitzer
Président élu : Sabine Perrin
Protocole : Guillaume Robuchon

Président fondateur 2009-2010 : Christian Navlet - adjoint du gouverneur
Past Président 2010 - 2011 Bertrand Maniez

Témoignage : Cathy, "ma vie en fauteil".


Paru dans le mensuel du District 1680, juin 2010
Merci à Marc Lamirey.


                             Propos sur ma vie en fauteuil


Cesseriez-vous d’être celui ou celle que vous êtes lorsque vous vous asseyez ?

Assise, c’est ce que je suis.

Comme si le jeu consistait à ne pas avoir le droit de se lever sans quoi la partie serait perdue. Alors les habitudes se muent en d’autres habitudes…

A la question fréquente « mais comment faites-vous ? » J’ai l’habitude de répondre :

« mais comme vous ! Je me lève, je prends ma douche, mon petit-déjeuner, je pars travailler… » La vie en fauteuil, c’est presque aussi simple que cela.

Une fois passée l’acceptation, qui selon moi ne peut se faire que peu à peu, entouré de gens sachant vous seconder sans vous materner, ce qui par chance a été mon cas, on s’aperçoit que la vie continue et qu’elle n’est pas si différente.
Alors le jeu se poursuit, je conduis sans me lever, je fait mes études sans me lever, je travaille sans me lever…Et je m’aperçois que rien n’est vraiment différent. Sauf que …
Sauf que bien sûr, il y a les trottoirs, les escaliers, les toilettes inaccessibles, le regard des gens, l’incompréhension et c’est cela qui, finalement, est le plus difficile.

Et puis, comme des bouées de sauvetage jetées à la mer il y a ces rencontres, inespérées, inestimables, avec des gens qui ne vous voient qu’assise, et dont le seul but est de vous rendre la vie plus facile, plus « accessible », Dès lors, le mot handicap ne vous fait plus peur, parce que le plus handicapé n’est pas celui que l’on croit mais que le souci avec le mien c’est qu’il est visible.
Les règles du jeu se simplifient alors, les portes s’ouvrent, les obstacles s’effacent, les rêves se réalisent. C’est ainsi que grâce à des gens dont la générosité n’a d’égale que le naturel, on se retrouve dévalant la Vallée Blanche à ski, volant dans les airs en parapente, raftant sur les torrents alpins ou plongeant dans les profondeurs sous-marines  des Caraïbes…

Ces moments bénis sont alors comme du miel lorsque ma gorge est douloureuse, ils coulent dans ma vie et je savoure l’instant.
Et là, le regard des gens change, la pitié se transforme en admiration,  même si je ne fais que vivre ce qui me plaît, l’admiration revenant à ceux qui m’ont permis de le faire, ceux qui m’ont toujours secondée, pour que la vie puisse continuer, ceux sans qui, valide ou handicapé, je ne serai pas celle que je suis aujourd’hui. Peut-être est-ce la rencontre des deux qui est admirable !

Ces moniteurs et autres guides, je les ai souvent entendus dire que pratiquer leurs métiers avec des personnes « soi-disant valides » les désolait, certainement les choses sont-elles bien plus jolies vu d’un autre point vue.
Peut-être faudrait-il le suggérer à certains qui ne sont pas concernés par ma règle du jeu et qui peuvent se lever sans craindre de  perdre la partie ?

Des souvenirs douloureux, des moments difficiles je n’en garde que de rares traces. Je chemine, de jour en jour, comme tout un chacun en ayant fait miennes les nouvelles règles.

Je remercie tous ceux qui m’ont permis de vivre ainsi mon handicap, de façon positive avec simplement les limites que je m’impose !

« En fait, tata, tu peux tout faire comme les autres, sauf marcher ! » « et courir » ai-je répondu à mon petit neveu alors âgé de 5 ans, la vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants ?


Après cette malheureuse chute de cheval, renoncer semblait être le mot d’ordre. Renoncer à marcher certes, mais renoncer à skier, à se promener en forêt, à de nombreux sports qui m’attiraient, alors je me suis fait une raison, je me dit qu’être encore là c’était déjà pas mal.

Mais il n’en reste pas moins que se le dire est une chose et l’accepter en est une autre !
Au diable les publicités pour la montagne et autres reportages, films ou magazines vantant les plaisirs des sports d’hiver !
Au diable l’entourage vous racontant leurs dernières aventures qui vont sont désormais interdites !

 … Jusqu’au jour où, la chance tourne, le ski assis, pourquoi pas ?
J’hésite.
Se faire « promener » sur les pistes vertes ?
Pour savoir, il faut essayer alors me voilà partie à destination des Alpes, quoi qu’il en soit, l’idée est séduisante.
Le soleil, est de la partie, la neige est bonne, le moniteur charmant mais, car il y a un mais, tout ceci semble bien difficile et se solde comme je le craignais par une balade certes très agréable mais pas très sportive et surtout sans aucune autonomie.

Par chance, l’histoire ne s’arrête pas là, une chose en entraînant une autre, nous décidons de repartir l’année suivante, je ne vais pas me décourager si vite, et, par le plus grand des hasards, j’apprends l’existence de l’association Loisirs Assis Evasion et là…

Là le rêve devient réalité !

En quelques jours à peine, je descend sans l’aide de personne, les pistes bleues de Combloux, station désormais aussi chère à mon cœur que le sont les personnes qui m’ont permis d’y parvenir.

Comment décrire l’émotion, le plaisir, la sensation incroyable ressentie à ce moment-là ? Les larmes, les rires se mêlent à l’excitation, et un nouvel avenir se profile à l’horizon, repartir tous les ans aux sports d’hiver, skier en famille, avec les amis, effacer la différence, dépasser les valides même!
Et avec Fred Bouniol (le moniteur, directeur, âme de l’association), lorsque l’on croit que l’on a fait le tour de ce qui est possible, on s’aperçoit que d’autres activités le sont également.
Lles moments de bonheur s’enchaînent et au ski se rajoutent le parapente, le rafting, le VTT ou plutôt FTT (fauteuil tout terrain) et partir en vacances signifie alors, partir là où le handicap n’est plus qu’un détail, je ne suis qu’assise.

C’est ainsi que tous les ans, été comme hiver, je dévale les pistes à ski, je vole au-dessus des cimes en parapente, je descends les torrents en rafting et les montagnes en fauteuil tout terrain, je me balade là où jamais je ne pourrais aller avec mon fauteuil, je profite de ces paysages époustouflants accompagnée de mes proches. A chaque fois se sont des moments bénis que je ne veux en aucun cas banaliser parce que derrière tout cela il y a des gens qui consacrent leur vie et leur énergie à faire que ce soit possible, leur gentillesse, leur altruisme, leur disponibilité semblent être sans limites et leur compagnie amicale s’ajoute au plaisir des activités proposées.
La dernière grande surprise a été la Vallée Blanche, un souvenir incroyable et un moment de grande émotion.

L’association Loisirs Assis Evasion a été un tremplin qui m’a permis de m’apercevoir que tant de choses sont possibles, la plongée sous-marine ou le kayak, la voile… Et maintenant lorsque les gens me demandent : « mais comment vous faites ? » Je leur réponds
 « Je me lève, je prépare ma valise et je vais faire du parapente » et voir leur regard incrédule me fait toujours sourire !    



1 commentaire:

  1. Félicitations!!! mais que serait votre vie si votre handicap était imprévisible et ne se voyait pas....

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